Pervenche Berès, Présidente de la commission de l’Emploi et des affaires sociales du Parlement européen, a interpellé le Commissaire Vladimir Spidla sur le fonctionnement du Fonds d’Ajustement à la Mondialisation (FEM) lors de sa première audition devant la nouvelle commission parlementaire.

Cette interpellation fait suite à un courrier adressé au Commissaire en fin de semaine dernière dans lequel Mme Berès s’interroge sur l’annonce précipitée faite par le Président Barroso de l’intervention de ce fonds en Irlande, avant même que le Parlement européen ne se soit exprimé.

Dans ce courrier, la Présidente de la commission de l’emploi et des affaires sociales rappelle que le FEM a pour vocation de venir en aide aux salariés victimes des effets de la mondialisation, et non pas d’aider les entreprises en difficultés ou encore de les dédouaner de leur responsabilité envers leurs salariés.

Faisant référence au cas de Dell dans la région de Limerick (Irlande), elle s’interroge ainsi sur l’aléa moral crée par la mobilisation du fonds dans des cas de licenciement qui apparaissent abusifs.

Dans le cas examiné par le Parlement européen, la Commission propose, par le biais d’une intervention à hauteur de 14.8 millions d’euros du FEM, de venir en aide aux 2 000 salariés licenciés par Dell en Irlande, alors que dans le même temps, cette entreprise s’apprête à débourser 3.9 milliards de dollars pour acquérir une société de services informatiques. Les fonds européens ne sauraient permettre aux actionnaires américains d’optimiser leur rente!

Elément aggravant, la Commission européenne vient d’approuver une aide régionale de 54,5 millions d’euros que les autorités polonaises envisagent d’accorder à cette même entreprise pour l’implantation d’une usine de fabrication à Lodz.

« Les instruments développés par les autorités publiques pour venir en aide aux salariés licenciés ne doivent pas dédouaner les entreprises de leur responsabilité sociale. Nous devons revoir les modalités du FEM afin d’éviter des situations d’abus, sans priver les salariés d’aide, car ceci reviendrait à leur imposer une double peine. Alors que les répercussions sociales de la crise financière deviennent de plus en plus lourdes, je refuse que les pouvoirs publics subissent le même chantage que celui utilisé par les banques, qui aboutit à la socialisation des pertes et à la privatisation des gains » explique Pervenche Berès.

Contact: Secrétariat de Pervenche Berès

Tel: 02 284 57 77